Juillet 2016

Convention, 50 000 euros pour un désert

Cinquante mille euros pour les jeunes souhaitant s’installer dans un désert médical : cette somme correspond au regroupement d’aides à l’installation actuellement en vigueur, insuffisamment attractives. Pour encourager l’exercice regroupé des médecins qui s’engagent à exercer en zone déficitaire au moins trois ans, un forfait serait versé en deux fois, la première lors de l’installation, la seconde l’année suivante, avec majoration si le praticien assure des vacations dans des hôpitaux de proximité. « Cela ne coûte rien au directeur de la Cnam, tempère le Dr Éric Henry, le président du SML. C’est un effet d’annonce. La dotation sera de 25 000 euros par an pendant deux ans, alors qu’elle était de 15 000 euros par an pendnat trois ans, plus une majoration sur les actes. Il fait même des économies, mais les jeunes semblent apprécier, alors… » De fait, ReAgjir se réjouit du versement d’une partie de l’allocation forfaitaire dès la première année d’installation, « période qui peut faire peur aux jeunes médecins », et de la mise en place d’un « référent installation ».

Le Dr Yann Bourgueil, chercheur en santé publique à l’Irdes, trouve intéressant que les médecins déjà installés ne puissent pas bénéficier de cette incitation, mais pour pousser les jeunes à s’installer « l’incitation financière ne fait pas tout. La revalorisation des actes de 20 % dans les zones déficitaires n’a pas eu vraiment d’effet. Cette dotation peut avoir un effet si elle s’insère dans une logique territoriale, dans un système qui vise à favoriser les maisons de santé, à encourager la formation dans ces zones-là… Il y a le cadre de travail, et aussi le cadre de vie, la possibilité d’avoir des écoles, d’avoir un emploi pour le conjoint ».