OISE. Un habitant, maçon, construit la maison médicale
En 2015, trois médecins ont quitté la ville de Verberie (Oise). Face à la désertification médicale et au manque de structures pouvant accueillir convenablement des professionnels de santé, Cédric Lefranc, maçon, a décidé de construire à ses frais une maison médicale pour sa commune.
« Aujourd’hui, nous avons quatre médecins à Verberie, rapporte Michel Arnould, le maire de la ville. Trois praticiens exerçant dans un même cabinet sont partis en 2015 car l’un d’entre eux a souhaité changer d’activité. » Les locaux, qui lui appartenaient, n’étaient pas aux normes accessibilité et les travaux engendraient trop de frais pour que les deux autres praticiens s’engagent financièrement dans un tel projet. Ils sont allés voir le maire pour trouver une solution. « Je les ai informés que notre collectivité de 4 000 habitants était déjà engagée sur de nombreux projets, et que nous ne pouvions pas investir dans la construction d’un cabinet médical sans recourir à l’emprunt de manière excessive, ce qui n’était pas possible », reconnaît le maire. « Lorsque j’ai appris que les médecins étaient partis faute de locaux aux normes à disposition pour exercer leur métier, j’ai pensé qu’il fallait trouver une solution pour les professionnels de santé de la commune, explique Cédric Lefranc. D’autant plus que l’orthophoniste, le podologue et l’ostéopathe ont également quitté la ville. » Les commerçants ont d’ailleurs craint que Verberie ne devienne une ville morte. Le maçon a alors contacté le maire pour l’informer de son projet d’investir dans la construction d’une maison médicale pour la ville. « Mon entreprise de maçonnerie est située à Verberie, indique Cédric Lefranc. J’ai tout intérêt à ce que la commune soit active. » Il est d’ailleurs le gérant d’une SCI, propriétaire de deux bâtiments industriels loués à des professionnels de la ville.
ACCESSIBILITÉ
L’année 2017 a été consacrée à l’étude du projet et aux demandes d’emprunts auprès des banques. « Nous avons trouvé un bâtiment intéressant et nous l’avons vendu à Cédric Lefranc en faisant un effort financier », fait savoir le maire. La SCI a acheté les murs à la commune et emprunté 300 000 euros pour les travaux : charpente, couverture, plancher, menuiserie, isolation, tout doit être refait. [...]