Mars 2015
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Réseaux de soins : des avancées à pas feutrés

Gaëlle Desgrées du Loû
Entretien
Et pour vous, médecins, qu’est-ce que cela signifie et quelles seraient les conséquences de ces accords ?

J-P. O : Les relations avec les com­plémentaires dans le champ de la santé et de l’acte médical sont aujourd’hui surtout centrées sur les médecins sur les compléments d’honoraires, puisqu’elles prennent en charge environ un tiers du vo­lume global des compléments d’ho­noraires. Aujourd’hui, on connaît les difficultés économiques de l’Assurance maladie obligatoire. Il y aurait certainement des choses à faire dans les relations avec les assureurs complémentaires mais cela ne peut passer que par des discussions préalables, équilibrées entre les uns et les autres, entre les assureurs et les médecins de façon collective. Ce qui est refusé, c’est le système nord-américain d’un conventionnement individuel, dans lequel les complémentaires choisissent l’interlocuteur qu’elles veulent conventionner et sur lequel elles font peser des contraintes, en particulier en matière d’objectifs financiers. Si vous tombez sur un conventionnement individuel, vous vous retrouvez seul face à la puis­sance d’un assureur complémentai­re qui peut vous imposer un certain nombre de choses, y compris dans votre prescription ou vos objectifs. Le conventionnement individuel se traduirait aussi par l’exclusion d’un certain nombre de médecins, qui ne rentreraient pas dans ces contraintes. Nous serions dans une situation de risque d’indépendance professionnelle dans notre exercice.

Quels seraient les bénéfices économiques et en termes de qualité des soins d’une contractualisation ?

E. C : En développant ces nouvel­les formes d’accord, les profes­sionnels de santé pourraient vé­ritablement se concentrer sur le temps médical, et le coût d’une organisation mieux coordonnée et plus collective serait ainsi fi­nancé. Qualité et économies se­raient ainsi au rendez-vous.

En tant que président de la Mutualité française, comprenez-vous les réticences des professionnels libéraux, notamment de la CSMF, qui refuse un « conventionnement individuel des médecins libéraux par les mutuelles à des fins tarifaires » ?

E.C : Je les entends mais je suis persuadé que la plupart de ces réticences résultent d’un manque de communication. Mettons-nous autour de la table et évoquons en­semble des solutions dans l’intérêt du patient ! Certains syndicats, pourtant ardents défenseurs de la médecine libérale, demandent à discuter avec nous. C’est un signe d’ouverture encourageant.

Jean-Paul Ortiz, êtes-vous favorable à une logique de contractualisation collective ?

J-P. O : Il est évident qu’aujourd’hui les assureurs complémentaires ont une place dans la prise en charge de la santé en France qui n’est pas cantonnée au champ de l’audio­prothèse, du dentaire et de l’op­tique. Il est logique qu’on se pose la question d’avoir des discussions avec les complémentaires pour structurer ces relations. Encore une fois, cela ne peut s’imaginer de notre point de vue que dans un cadre national, conventionnel et collectif. La CSMF rencontre les trois grandes familles d’assureurs complémentaires de façon régulière.

Contributions

  Notez bien, chers lecteurs, la provenance de notre message. Nous sommes à Chittagong (Bangladesh), dans 10 ans, le 17 Mai 2025. Patrice et moi venons de débarquer à l'Aéroport...

Malheureusement le praticien libéral isolé va disparaître dans les 10 ans à venir. Il va disparaître sous l'effet des contraintes du tiers payant et de l'augmentation des charges. Resterons...

Pour une refondation efficace du système de santé :   1°) Education des patients dès le plus jeune âge sur l'utilisation correcte du système de santé. Permettrait de ne pas encombrer les...