Retour à une Sécurité sociale vraiment solidaire
Redéfinir la place de la Sécurité sociale et celle des assurances complémentaires
Il s’agit, pour Frédéric Pierru, sociologue, d’« alerter sur les dérives du système, encore inaperçues, mais qui pourraient bientôt devenir irréversibles. Déjà pour 1 % de la population, les restes à charge peuvent être considérables et non plafonnés ». Le Pr André Grimaldi, ravi que les jeunes généralistes, par l’intermédiaire de leur syndicat, se reconnaissent dans ces principes, regrette « la place croissante des assurances complémentaires, installées de manière insidieuse, sans débat [depuis la création, par la loi de 2004, de l’Unocam, point de départ de l’institutionnalisation des complémentaires santé]. D’autant que le cofinancement Sécurité sociale et complémentaires entraîne des coûts de gestion très élevés, et que les frais sont de 5 % pour la Sécurité sociale et de 15 à 25 % pour les complémentaires. » La Sécurité sociale serait-elle en danger ? « Certes, le niveau de remboursement global reste stable en 2012, et comme il augmente pour les soins liés aux ALD, il ne peut s’être amélioré pour les soins courants, rappelle Didier Tabuteau, mais avec l’application de l’accord national interprofessionnel (ANI), et l’adhésion de 4 millions de personnes à l’assurance complémentaire de leur entreprise, qu’en sera-t-il des cotisations des contrats individuels ? On ne peut que prévoir leur augmentation. Or, elles concerneront les chômeurs ou les retraités. »
Alors, veut-on payer pour la Sécurité sociale ou pour les assurances complémentaires ? Les concepteurs de cette charte destinée à redéfinir ce qu’est une assurance solidaire aimeraient lancer ce débat en France, faisant, enfin, de la santé un enjeu politique.
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