Jeudi, Avril 25, 2019

QUALITÉ DES SOINS. Évaluer les parcours

Présentées comme le fil rouge de la transformation du système de santé promise par « Ma santé 2022 », la qualité et la pertinence des soins vont de pair avec la coordination des professionnels de santé. Avec la mise en place de réels parcours de soins, au-delà de l’hôpital. C’est du moins l’objectif affiché.

Une affaire d’indicateurs ?

La qualité et la pertinence des soins sont l’un des neuf grands chantiers du projet de loi « Ma santé 2022 » adopté en première lecture le 26 mars dernier à l’Assemblée nationale.
Très tournée vers les établissements de santé, la HAS s’oriente désormais vers la ville. Elle travaille à évaluer la qualité, quels que soient les lieux de soins et de vie.
Pour accompagner les démarches qualité en MSP, la FFMPS propose des facilitateurs externes.

Seule « la préoccupation de la sécurité et de la qualité  » guide « les choix de restructuration », assurait début mars la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, devant les députés de la délégation aux collectivités territoriales, avant l’examen du projet de loi « relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé ». « On se voile la face en pensant que l’on peut maintenir au XXIe siècle une médecine de qualité et de proximité partout », déclarait-elle. C’est ainsi souvent au nom de la qualité des soins que sont fermés des services de chirurgie ou des maternités, comme récemment celles de Die (Drôme) ou Bernay (Eure). Mais quand les élus locaux pointent les risques lorsque le délai de trente minutes est dépassé, l’étendard de la qualité et de la sécurité des soins fait grincer les dents. Que recouvre donc cette notion dont la définition est variable ? Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une démarche de qualité des soins « doit permettre de garantir à chaque patient la combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats, et de contacts humains à l’intérieur du système de soins ». L’Institut de médecine des États-Unis (IOM) définit, pour sa part, la qualité des soins comme « la capacité des services de santé destinés aux individus et aux populations d’augmenter la probabilité d’atteindre les résultats de santé souhaités, en conformité avec les connaissances professionnelles du moment ».

En présentant la stratégie « Ma santé 2022 », le ministère de la Santé a exposé sa vision des choses : « Favoriser la qualité, c’est assurer au patient qu’il recevra le bon soin par le bon professionnel au bon moment (la pertinence des soins), c’est prendre davantage en compte son vécu et ses retours d’expérience mais aussi lui donner accès à une information qui lui permette de devenir acteur de sa santé. » Deux objectifs prioritaires ont été établis : mettre fin aux actes ou examens inutiles et mieux organiser les prises en charge [...]

 

 

Auteurs: 
Gaëlle Desgrées du Loû