Janvier 2017

Maladie thromboembolique veineuse. Gérer l’urgence et organiser le suivi au-delà de l’épisode aigu

Pr Alessandra Bura-Rivière


La maladie thromboembolique veineuse (MTEV), comprenant la thrombose veineuse profonde et l’embolie pulmonaire, est une pathologie fréquente et potentiellement grave. Elle survient chez 1 sujet sur 1 000 par an et son incidence augmente avec l’âge : environ 1 pour 10 000 par an avant 40 ans et près de 5-6 pour 1 000 par an à 80 ans.

 

Les deux tiers des épisodes se manifestent comme des thromboses veineuses profondes et un tiers comme des embolies pulmonaires, avec ou sans thrombose veineuse profonde.

 

La MTEV est associée à un risque de décès précoce, par embolie pulmonaire, qui survient chez environ 6 % des patients avec une thrombose veineuse profonde et chez 10 % des patients avec une embolie pulmonaire. Le taux de mortalité pour l’embolie pulmonaire a été estimé autour de 30 % dans les études autoptiques, soulignant le fait que probablement la majorité des événements ne sont pas reconnus cliniquement. La MTEV s’accompagne aussi de complications tardives, le syndrome post-thrombotique et l’hypertension artérielle pulmonaire. Ces pathologies sont source d’altération de la qualité de la vie et de handicap fonctionnel.

 

Dans les dernières décennies, la prise en charge de la MTEV s’est grandement simplifiée. Il reste cependant plusieurs défis : le premier est d’éviter la MTEV « iatrogène », provoquée par l’hospitalisation, les traitements médicaux (comme les traitements oestroprogestatifs) ou chirurgicaux. Le deuxième est l’amélioration de la prise en charge, prenant en compte les spécificités du patient et ses comorbidités, mais aussi son mode de vie, ses connaissances et ses craintes. C’est la place de l’éducation thérapeutique.