PRISE EN CHARGE. Le forfait psychologue/diététicien, essai gagnant !
Initié par la Mutualité sociale agricole (MSA), un forfait psychologue/diététicien a été expérimenté de 2016 à 2018 à la MSP de Sancerre (Centre-Val de Loire).
Objectif : permettre aux patients affiliés d’être suivis par un psychologue et/ou un diététicien dont les soins ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale.
Ouvrier viticole, M. G., 51 ans, se présente à la MSP de Sancerre, dans le Cher (Centre-Val de Loire), dans un contexte d’obésité et de dyslipidémie. Son indice de masse corporelle (IMC) est de 35,3 et il présente des douleurs articulaires très handicapantes au quotidien. Suspectant un syndrome des apnées du sommeil, le médecin de la MSP suggère une prise en charge diététique avec un objectif de perte de poids et d’amélioration du bilan lipidique. Bien que motivé, M. G. explique à la diététicienne que les frais, non pris en charge par la Sécurité sociale, représenteront un frein au suivi...
Des cas comme celui-ci, Virginie Pérot, diététicienne, et Stéphanie Audry, psychologue, en rencontrent souvent. D’autant qu’à Sancerre, la population rurale – composée de viticulteurs et d’agriculteurs (céréaliers ou éleveurs) – peut vite se retrouver en grande souffrance du fait des difficultés d’accès aux soins, explique François Frété, médecin conseiller technique à la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA) : « Nous sommes partis du constat partagé d’une augmentation de prévalence des troubles psychologiques et du comportement alimentaire au sein de la population. Burn out, deuil, difficultés personnelles… Autant de besoins pourtant validés par les recommandations de pratiques de la Haute Autorité de santé. Et du fait de ces difficultés d’accès (géographiques ou financières), certains renoncent à des soins ou suivis. »
Fort de ce constat, la MSP de Sancerre*, en collaboration avec la MSA, a expérimenté, de 2016 à 2018, un forfait diététicien/psychologue autogéré par l’équipe soignante. Objectifs : « améliorer l’accessibilité aux soins psychologiques et diététiques, proposer une meilleure coordination des soins, réduire l’iatrogénie médicamenteuse, repenser le mode de rémunération de ces professions non financées aujourd’hui », poursuit le Dr Frété.
* La MSP compte 5 médecins, 6 infirmiers, 1 diététicienne, 1 psychologue, 2 masseurs-kinésithérapeutes, 1 pédicure-podologue et 1 sage-femme (à temps partiel).