DISPOSITIFS MÉDICAUX. Innover pour améliorer les parcours et la qualité de vie
Longtemps relégué au second plan des produits de santé, le dispositif médical apparaît de plus en plus comme un élément clé du parcours patient : réduction des durées d’hospitalisation, meilleures conditions pour le maintien à domicile, accès facilité à des programmes de prévention…
Les grandes innovations ont été présentées aux 7es Rencontres du progrès médical, organisées par le Snitem le 10 septembre dernier.
Deux atouts expliquent le rôle irremplaçable du dispositif médical, précise Philipe Chêne, le nouveau président du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) : sa présence dans l’ensemble du champ de la santé (activités de prévention, de diagnostic, de traitement ou de maintien à domicile) et sa capacité à être connecté. Un réel avantage à l’heure du Big Data et de l’intelligence artificielle.
Présentées aux 7es Rencontres du progrès médical, à Paris, le 10 septembre dernier, les grandes innovations sont souvent nées d’échanges entre professionnels de santé, industriels et même patients. Un « ménage à trois » devenue la marque de fabrique du dispositif médical.
DE BELLES HISTOIRES
Comment le dispositif médical répond- il aux enjeux de santé actuels tout en améliorant la qualité de vie des patients ? Zoom sur trois nouveautés :
– le pacemaker miniaturisé sans sonde. C’est l’innovation la plus spectaculaire de ces dernières années en cardiologie ! Installé sous anesthésie locale, il évite les complications dues aux sondes et supprime tout signe visible de l’appareil. Les patients n’ont plus de cicatrice et bénéficient d’un temps de convalescence plus court ;
– la dialyse péritonéale connectée. Elle permet aux néphrologues et à l’équipe soignante de consulter via une plateforme les données des patients dialysés la nuit précédente à leur domicile. Le médecin peut ensuite intervenir à distance pour adapter le programme de dialyse. « Les patients se sentent plus en sécurité. Ils viennent moins souvent à l’hôpital », a expliqué Dr Valérie Caudwell, chef de service au centre hospitalier Sud-Francilien ;
– la thrombectomie mécanique. Dans l’AVC ischémique, elle permet d’extraire le caillot grâce à l’utilisation de dispositifs médicaux spécifiques appelés communément « stent retriever » ou de système de thrombo-aspiration. Le patient souvent âgé peut ainsi rentrer chez lui et reprendre une vie normale. « On est en train quelque part de vider les centres de rééducation ! », a assuré le Pr Laurent Spelle, responsable du centre de neuroradiologie interventionnelle Neuri de l’hôpital Bicêtre (AP-HP).
MIEUX PRENDRE EN COMPTE LE SERVICE RENDU
Si des progrès ont été notés ces dernières années en matière de qualité de vie (recueil de données, augmentation du nombre de représentants des patients à la CNEDIMS[1]), les retombées de ces dispositifs médicaux sont mal prises en compte dans les procédures d’évaluation actuelles… « S’il y a des pays qui ont un peu plus de doctrine, cela reste compliqué, et aucun ne semble mature sur le sujet », a rappelé Anne-Aurélie Epis de Fleurian, directrice Accès au marché au Snitem. Un groupe de travail vient d’être mis en place à la HAS sur le sujet. Des expérimentations article 51 devraient également permettre de mieux cerner ces impacts organisationnels. À ce sujet, Natacha Lemaire, rapporteur général du comité technique et du conseil stratégique de l’innovation en santé, nous indique que « sur la vingtaine de projets, à l’initiative des acteurs ayant été autorisés à ce jour, plus de la moitié intègrent un dispositif médical classique ou de la télésanté ». Preuve de sa place dans le paysage de la santé.
1. Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé.