PORTRAIT. Thomas Petit : l’expertise du médicament
AU COEUR DE LA PRISE EN CHARGE
Thomas Petit effectue des stages avec une pharmacienne d’officine qui, dès la deuxième année de ses études, lui donne « l’envie d’exercer ce métier, mais pas forcément pour les bonnes raisons ». Car en stage, s’il avait notamment pour mission de préparer les entretiens pharmaceutiques avec les patients, « ce qui était très valorisant », aujourd’hui, « même si j’en fais encore beaucoup, je fais davantage de dispensation. Ce que j’avais moins appréhendé lors des stages ». Son métier, tel qu’il l’imagine, n’est donc pas celui qu’il peut exercer aujourd’hui…
Il admet pourtant que les actes confiés aux pharmaciens ces dernières années, comme le bilan partagé de médication(1) ou l’entretien pharmaceutique des patients asthmatiques ou sous anticoagulants, représentent une avancée. « Ça l’est surtout pour le bilan de médication qui, pour moi, est comme une analyse de l’ordonnance permettant de remettre en question, si besoin, la prescription. Le pharmacien se positionne comme un professionnel du médicament : c’est ce que je veux ! » Mais il regrette de ne pas disposer des prérogatives en lien avec ses compétences : « Les pharmaciens détiennent toutes les connaissances sur le médicament, mais notre valeur ajoutée n’est pas reconnue. Elle est entre les mains du médecin. » Il déplore ainsi que son métier se résume à la lecture de la prescription, la vérification de la posologie et la dispensation du médicament. « Je ne peux guère faire plus alors que j’aimerais exploiter au comptoir toutes mes connaissances sur la iatrogénie, proposer une alternative au médecin lorsque je constate un problème sur une ordonnance, et pas uniquement l’appeler pour savoir quel médicament donner au patient. »
1. Il a été introduit par le 12e avenant à la convention pharmaceutique, entré en vigueur le 17 mars 2018. Et concerne tous les patients de plus de 65 ans prenant au moins cinq molécules prescrites pour une durée d’au moins six mois. Objectif : lutter contre la iatrogénie, répondre aux interrogations des patients et favoriser l’observance.