Le Concours Médical
Octobre 2020

OCTOBRE ROSE. La Maison Rose éclot à nouveau

Hélène Colau
Lieu de rencontre et d’information destiné aux femmes atteintes de cancer, la Maison Rose a rouvert ses portes parisiennes début septembre.
Si ses nombreuses activités ont dû s’adapter à la situation sanitaire, l’esprit demeure intact.
 

« Ça fait plaisir d’entendre à nouveau ce brouhaha. » Debout derrière le comptoir de la cuisine où elle prépare des tasses de thé fumant à distribuer aux nouvelles arrivantes, Aurélie Benoit-Grange, directrice de la Maison Rose, esquisse un sourire. Dans le vaste salon, les participantes de l’atelier qui vient de s’achever s’attardent, discutant par petits groupes, masque sur le nez. Le fléchage en gros scotch orange apposé au sol est le seul détail rappelant que le lieu vient tout juste de rouvrir, en ce début du mois de septembre, après cinq mois de fermeture, coronavirus oblige. « Quand nous avons obtenu l’autorisation par l’ARS de reprendre nos activités, ça a été un grand soulagement pour nos adhérentes, à qui les échanges humains ont beaucoup manqué cet été », confie-t-elle.

Lorsque la nouvelle du confinement est tombée, mi-mars, la Maison Rose de Paris, lieu d’accueil dédié aux femmes touchées par le cancer, n’existait que depuis neuf mois. Mais elle avait déjà pris une place importante dans la vie de ses quelque 200 fidèles : début 2020, elle enregistrait environ 700 passages par mois, répartis sur 140 ateliers.

En ce bel après-midi ensoleillé, les sept participantes inscrites au cours de barre au sol se saluent comme de vieilles amies – « Contente de te revoir ! », « Oh oui  ! moi aussi… » – avant de dérouler leur tapis rose. Aucun doute : l’épreuve n’a pas entamé la complicité nouée au fil des semaines. « Ça n’a l’air de rien mais on crée des liens très forts, explique Viviane, une blonde athlétique toute de Lycra vêtue. C’est ça qui m’a permis de garder un équilibre psychologique et de ne pas trop charger ma famille depuis le début de mon traitement. Et puis c’est une vraie bouffée d’oxygène car, avec le cancer, tout est gris autour de vous. Ici, au contraire, tout est beau, l’accueil est souriant, on a de super- intervenants… »