Le Concours Médical
Octobre 2020

ÎLE DE LA RÉUNION. Une CPTS expérimentale détecte les troubles liés à l’âge

Jane Roussel
Un projet de communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) est expérimenté, depuis 2019, dans le sud de La Réunion pour le dépistage précoce des troubles liés à l’âge.
Deux autres projets ont été retenus : dans l’ouest pour la prise en charge des soins non programmés, et dans l’est pour le dépistage des troubles du langage et des apprentissages chez l’enfant.

 

En 2030, La Réunion comptera environ 26 700 personnes dépendantes, estime l’Insee. Soit deux fois plus qu’en 2012. Face à la dépendance précoce de ses habitants, un projet de CPTS est né en octobre 2019. Objectif de cette initiative expérimentale : dépister en amont les troubles liés à l’âge et permettre le maintien à domicile dans de bonnes conditions. « On observe un vieillissement de la population, particulièrement dans le sud de l’île, une région sauvage et rurale autour du volcan. Les gens y sont plus fragiles », note Alain Duval, infirmier libéral et président de l’URPS infirmiers océan Indien. Ainsi, à partir de 60 ans, note l’Insee, les Réunionnaises seraient plus dépendantes que les Métropolitaines : 15,2 % contre 10,5%. « Le diabète y est pour beaucoup », rappelle l’infirmier. L’étude Gramoune Care, menée en 2016-2017, « soulignait aussi le risque élevé de dépression (49 %), de dénutrition (25 %) et de troubles cognitifs (25 %) chez les personnes âgées », appuie Jean-Marc Franco, directeur du département de médecine générale de l’université de La Réunion.

Pour autant, 92 % des personnes âgées dépendantes continuent de vivre à domicile, tant par tradition que par manque d’Ehpad. Ainsi, début 2016, l’île comptait 23 établissements pour personnes âgées, dont seules 16 médicalisées, pour une capacité d’accueil de 1 570 places, note l’Insee.

Ces deux facteurs combinés ont offert un terrain propice à la CPTS, dont l’objectif est d’améliorer les soins pour permettre le maintien à domicile dans de bonnes conditions.