PROTOCOLE PLURIPROFESSIONNEL. Hypoglycémies chez le patient insulinonécessitant : harmoniser les pratiques, donner des outils aux patients et à leur entourage
La prise en charge pluriprofessionnelle des maladies chroniques, et plus particulièrement du diabète, se précise à la MSP de Haroué, située non loin de Nancy. Pour faciliter la réaction des patients et de l’entourage en cas d’hypoglycémie, ils ont mis en place des fiches d’information et une conduite à tenir dans le cadre d’un protocole pluriprofessionnel.
LE CONTEXTE
Les hypoglycémies font l’objet d’inquiétude pour les personnes diabétiques et leur entourage, notamment lorsque celles-ci interviennent au domicile. Et à raison : 85,3 % des diabétiques de type 1 (43,6 % des diabétiques de type 2) insulinonécessitants rencontrent au moins un épisode hypoglycémique par mois. Pour 13,4 % (6,4 % respectivement), c’est au moins un épisode sévère auquel ils ont dû faire face, avec des complications médicales fréquentes : perte de conscience, hospitalisation, fracture ou trauma, etc., dans 10,7 et 7,8 % des hypoglycémies sévères.
Or les règles établies diffèrent parfois légèrement entre les acteurs de soins, renforçant le fait que les procédures ne sont pas toujours bien comprises ou assimilées par les patients. Ce qui complique la prise en charge. Pour tenter de l’améliorer, la maison de santé pluriprofessionnelle de Haroué, située à quelques kilomètres au sud de Nancy (Meurthe-et-Moselle), a créé un protocole pluriprofessionnel proposant en particulier une information claire et précise s’appuyant sur les recommandations officielles, et résumée sur un support remis aux patients.
Médecins, infirmiers, diététicienne mais aussi la pharmacie voisine, qui est incluse dans le protocole, ont participé à son élaboration et sont investis dans son fonctionnement. Pas au sens strict pour la pharmacie, puisque c’est une entité commerciale qui ne peut être incluse dans la MSP. Mais dans les faits, elle participe au moment de la délivrance des kits de glucagon, et rappelle les règles d’hygiène et de diététique aux patients diabétiques.
LE PROTOCOLE
Le protocole répond à deux objectifs. Le premier consiste à cadrer la prise en charge de l’hypoglycémie par les professionnels de santé. « Nous n’avons pas toujours les mêmes règles, et la mise en place du protocole nous a permis de l’uniformiser, souligne Sébastien Laurent, infirmier à domicile de la MSP. Lorsqu’il s’agit d’adapter les doses, c’est autre chose, mais en cas d’hypoglycémie, qui est une urgence médicale, avec un pronostic vital qui peut être engagé, ça nous permet d’avoir tous la même manière d’agir. »
Les différents professionnels de santé se sont donc appuyés sur les quatre référentiels (dont trois de la Haute Autorité de santé sur la gestion du diabète de type 2) et ont rappelé les règles de prise en charge de l’hypoglycémie. Deux points essentiels : l’administration de glucagon, et la conduite à tenir dans les cas où le patient est inconscient. Les règles, avec des chiffres bien précis en fonction des fourchettes de glycémie, sont rappelées dans le protocole et sur des fiches dont tout le monde dispose. Le second objectif, sans doute le plus utile, c’est l’information. Pour qu’un protocole pluriprofessionnel réponde aux critères des autorités de santé, il doit satisfaire – en plus de l’inclusion de plus de deux professionnels de santé – un intérêt pour la population. Et si l’équipe de la MSP n’a pas repéré de particularité épidémiologique dans la patientèle locale, elle a identifié un besoin important de directives claires ...