Avril 2019

SOUFFRANCE PSYCHIQUE. Les débuts d’Écout’Émoi

Gaëlle Desgrées du Loû
L’expérimentation « Écout’Émoi » a été lancée en Île-de-France, dans le Grand-Est et les Pays de la Loire. Objectif : organiser le repérage et la prise en charge de la souffrance psychique chez les adolescents. Un démarrage lent alors que subsistent des désaccords tarifaires, du côté des psychologues.

 

C’est l’une des 37 actions de la feuille de route santé mentale et psychiatrie lancée en juin dernier pour « répondre aux défis de l’amélioration de l’accès aux soins et de l’accompagnement des personnes vivant avec un trouble psychique ». En autorisant un forfait de 12 séances financées chez un psychologue libéral, l’expérimentation « Écout’Émoi », initiée en Île-de-France, dans le Grand-Est et les Pays de la Loire, vise à prendre en charge précocement la souffrance psychique chez les jeunes de 11 à 21 ans. Dans chaque région participante, 500 jeunes pourront bénéficier de consultations psychologiques en libéral, gratuites, sur prescription d’un médecin évaluateur (généraliste ou pédiatre). Fixé à 32 euros, le montant de la consultation du psychologue, payée par les maisons des adolescents (MDA), ne peut faire l’objet d’un dépassement. « L’anxiété et la dépression chez l’enfant restent des phénomènes encore trop souvent banalisés. Ceux-ci peuvent être associés ou non à des troubles du neurodéveloppement […] Toutefois, toutes les souffrances psychiques associées ou non à des troubles du comportement ne justifient pas le recours à la psychiatrie, mais il est fondamental qu’un avis de psychiatrie infanto-juvénile puisse être sollicité autant que de besoin à chaque étape du parcours de l’enfant/adolescent », signale l’ARS Grand-Est.

Seul le département de la Meuse a, pour l’instant, commencé à intégrer les jeunes dans le dispositif, et en janvier 2019, huit jeunes en bénéficiaient. Portée localement avec l’appui des MDA, l’expérimentation veut associer des psychologues cliniciens en MDA, des médecins libéraux et scolaires, et des psychologues libéraux. « L’objectif est d’acculturer les acteurs en santé mentale et de favoriser le travail en réseau », souligne l’ARS Grand-Est. Alors que les acteurs locaux ont été informés et sensibilisés et les professionnels intéressés repérés, les chartes d’engagement sont en cours de signature et les formations de ces professionnels ont commencé. Au total, le budget de l’expérimentation s’élève à environ 2 124 000 euros pour les trois régions, soit 591 300 euros par ARS, hors évaluation. L’ARS Grand-Est a ajouté 60 000 euros accordés aux MDA pour le lancement du dispositif.