Mars 2015
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Réseaux de soins : des avancées à pas feutrés

Gaëlle Desgrées du Loû
Entretien
La Mutualité française chiffre à 1,9 milliard d’euros l’économie potentielle réalisée par les ménages si tous les Français avaient accès à un réseau de soins dentaires, d’optique ou d’audioprothèses, avec une diminution des prix de 15 %. Les complémentaires santé peuvent-elles donc avoir un rôle positif sur le pouvoir d’achat ?

E. C : Sans aucun doute et ce rôle est très significatif ! En moyenne, un assuré économise 140 euros dans le secteur dentaire, 65 euros en opti­que et 390 euros en audioprothèse. Mais n’oublions pas que ces accords permettent aussi d’améliorer la qua­lité et la transparence.

J-P. O : C’est le propre des réseaux de soins et le jeu que jouent les assureurs complémentaires dans un milieu fortement concurren­tiel. Je ne suis pas étonné qu’il y ait un impact tarifaire mais existe-t-il derrière une évaluation réelle de la qualité du service rendu à la population, de la qualité de la pri­se en charge ou des appareillages fournis dans ces réseaux ? Cela reste à suivre de façon extrême­ment attentive. Les mécanismes de suivi de la qualité mériteraient d’être mis en place et développés par des instances extérieures.

Étienne Caniard, vous appelez à développer la logique de contractualisation avec les professionnels de santé. Les médecins vous semblent-ils mûrs pour cela ?

E. C : La contractualisation peut prendre plusieurs formes. Les réseaux autorisés par la loi ne concernent pas les médecins, seu­lement l’optique, l’audioprothèse et l’activité dentaire prothétique. Arrêtons de fantasmer avec des ré­seaux dans lesquels les profession­nels sont enfermés, cela ne corres­pond à aucune réalité. Concernant les médecins, force est de recon­naître que la rémunération de cer­tains actes, notamment cliniques, est inadaptée. Faut-il se résigner à une augmentation des dépasse­ments d’honoraires hétérogènes et sans contrepartie, ou ne se­rait-il pas préférable d’imaginer le cadre d’engagements réciproques permettant de mieux rémunérer certains actes ou pratiques définis avec les professionnels de santé ? Nous pouvons réfléchir à d’autres dispositifs pour favoriser la coor­dination, les pratiques de qualité, financer des modes d’organisation allégeant les tâches non médicales des médecins, ce qui répond à une demande de la profession. Des so­lutions se développent déjà locale­ment. Elles démontrent que nous sommes loin des représentations caricaturales des réseaux ou d’un conventionnement individuel.

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