Janvier 2020

OBJETS CONNECTÉS. Des pieds à la tête ?

Christine Maillard
Des semelles connectées permettant d’analyser les paramètres de marche facilitent l’étude et le suivi à distance de la mobilité en vie réelle, avec à la clé de nombreuses applications cliniques.
Un baromètre connecté pourrait aider au diagnostic et au suivi de l’hydrocéphalie.

 

Une étude clinique prospective menée dans le service de rhumatologie de l’hôpital Cochin (AP-HP), en partenariat avec le laboratoire Amgen, a pour objectif principal de développer de nouveaux marqueurs d’évaluation et de prédiction du risque de chute : 250 patients âgés de plus de 60 ans à risque élevé de fracture et de chute inséreront dans leurs chaussures, trois jours de suite à différents moments de leur suivi, des semelles dotées de 19 capteurs de pression et d’un détecteur de mouvement (gyromètre, accéléromètre), permettant le recueil d’une vingtaine de paramètres, téléchargés sur une plateforme via une application mobile, tels que : vitesse de marche et autres paramètres spatio-temporels (compteur de foulées, et leurs durées, cadence, longueur du cycle), paramètres d’asymétrie et d’équilibre (durée du simple appui, phase d’oscillation, etc.), répartition des pressions à chaque pas. Il s’agit de « démontrer si la variation d’un de ces paramètres de marche est prédictive du risque, explique le Dr Karine Briot, investigateur principal de l’étude. Si un marqueur du risque de chute est identifié, on pourra proposer des thérapeutiques spécifiques, médicamenteuses ou rééducatives, et évaluer leur efficacité de manière personnalisée et rapide. Il s’agit aussi de savoir si cet outil intelligent va vraiment améliorer la prise en charge des personnes âgées de 75 ans ».

Disposer de paramètres quantifiés sur la manière dont marche le patient devient à la portée d’un service hospitalier, alors que l’analyse métrologique de la locomotion, de la posture et de la gestuelle grâce aux tapis de marche était jusque-là réservée aux services très spécialisés.