Janvier 2020

TÉLÉRADIOLOGIE. Des scanners disponibles 24 h/24 en Haute-Savoie

Gaëlle Desgrées du Loû
Mutualiser les ressources des secteurs public et privé, dans un territoire enclavé, tout en garantissant une gouvernance médicale : c’est l’une des innovations de la plateforme HubMed, qui facilite la télé-expertise et les actes de téléradiologie en Haute-Savoie.

 

Déployée autour de Thonon-les-Bains (Haute- Savoie), la plateforme de télémédecine HubMed répond à un double besoin local : le manque d’effectifs pour assurer la permanence des soins en radiologie et l’isolement des médecins de montagne ou d’Ehpad qui cherchent à obtenir une expertise dans une spécialité médicale. « L’objectif de cette plateforme pensée il y a cinq ans était d’organiser des réseaux qui se mettaient en place mais qui n’étaient pas sécurisés car ils passaient par les mails, les SMS ou WhatsApp, sans traçabilité des échanges. Nous avons regroupé des radiologues publics et privés qui organisent entre eux certaines prises en charge par voie de téléradiologie. Pour les astreintes de nuit, nous aidons nos collègues à l’hôpital, sans avoir besoin d’aller chercher une ressource nationale, voire internationale », explique le Dr Stéphane Carré, son fondateur, qui souhaitait avant tout privilégier la territorialité.

Radiologue dans un centre d’imagerie médicale, il a su largement mobiliser autour de ce projet de groupement d’intérêt économique (GIE), qui a obtenu l’adhésion de la région Auvergne-Rhône-Alpes, du conseil départemental, ainsi que de l’ARS au travers d’un contrat Plan État-région 2015-2020. Un soutien de 450 000 euros qui aura permis le financement structurel de la plateforme technique, agréée hébergeur de données de santé, avec la mise en place d’un logiciel permettant l’identification des patients (le système d’information patient), la mise en place de l’ensemble des équipements qui servent à la sécurité du transfert des données et l’installation de stations d’interprétation au domicile des radiologues. « Nous avons une structuration qui peut nous permettre à terme d’accueillir 10 000 cabinets de radiologie et d’envisager un développement national tout en respectant la territorialité et en s’appuyant sur les ressources humaines existantes. L’idée n’est pas d’aller demander à un radiologue de Nantes d’interpréter une image faite à Thonon-les-Bains », précise Stéphane Carré.