Janvier 2020

EXPÉRIENCE PATIENT. La France a encore des progrès à faire

Une enquête BVA pour la Fédération nationale de l’information médicale (Fnim) s’est penchée sur la relation entre les patients et leurs soignants. Elle confirme la confiance que les patients accordent à leur médecin, mais souligne également le besoin d’être plus impliqués dans leur prise en charge.

 

« Nous avons un magnifique système de santé. » Cette affirmation qui sonne comme une devise n’est pas vide de sens dans la bouche de Camille Thérond-Charles. La présidente de l’Association maladies foie enfants (AMFE), en tant que mère d’une fille qui a dû arpenter les méandres du système sanitaire français, en a vu beaucoup d’incohérences. Des incohérences qui, pour elle, ne semblent toutefois pas symptomatiques d’un modèle.

Cette vision est en accord avec les résultats d’une étude(1) BVA dévoilée par la Fédération nationale de l’information médicale (Fnim) lors de l’Open Fnim, organisé le 10 décembre et au cours duquel Camille Thérond-Charles était invitée à intervenir. Cette enquête s’est penchée sur la vision qu’ont les patients de leur prise en charge, et tente de répondre à une question qui prend de l’importance à l’heure se sont sentis en confiance, et leurs médecins ont pris en compte leurs avis, leurs remarques. Et ce, malgré l’impression que le temps des médecins est compté (59 % des sondés).

En revanche, plus de la moitié des malades chroniques (53 %) déclarent être sortis de consultation avec des questions en suspens au moins une fois au cours des deux dernières années. Ils sont presque aussi nombreux (43 %) à s’être sentis insuffisamment écoutés, et beaucoup (36 %) ont ressenti un défaut de prise en charge.

Ces expériences, Camille Thérond- Charles les a vécues au travers du parcours de soins compliqué de sa fille. « Le temps s’arrête, car on est à la disposition des médecins et du système », explique-t-elle. Et cela altère la relation avec les soignants : « Ce n’est pas une dictature, mais plutôt la peur des patients de poser trop de questions, ou que les médecins n’aient pas le temps d’y répondre… » Avec son association de patients, elle conseille d’ailleurs de bien préparer les rendez-vous, pour savoir quelles questions poser.

1. FNIM