Février 2020

TÉLÉMÉDECINE. Quelle déclinaison en régions ?

Comment s’organise la téléconsultation en régions ? Quel rôle pour les tutelles ? Comment construire un parcours de soins éclairé par la télémédecine ?
La Société française de télémédecine fait le point, un an après l’entrée en vigueur du remboursement de la télémédecine.
 

Entrée dans le droit commun le 15 septembre 2018, la téléconsultation peine pourtant à se généraliser. Loin des 500 000 actes attendus par le gouvernement pour 2019, seuls 60 000 ont été pris en charge [chiffres de la Cnam le 12 septembre dernier, NDLR] depuis la mise en place du remboursement par l’Assurance maladie. Comment la télémédecine est-elle déployée au sein des territoires ? Quelles sont les difficultés rencontrées par les acteurs du terrain ? Quel est le rôle des tutelles ? Autant de questions soulevées lors du 12e Congrès national de la Société française de télémédecine (SFT) le 3 décembre dernier à Paris.

 

LES RÉGIONS SE POSITIONNENT

483 000 habitants, soit 8,7 % de la population régionale, sont concernés par les zones d’intervention prioritaire, définies par l’ARS Grand-Est en 2018 comme ayant un « faible niveau d’accessibilité aux soins (moins de 2,5 consultations par habitant et par an) ainsi que des territoires potentiellement fragiles (entre 2,5 et 4 consultations par habitant et par an) ». Soit « des zones sur lesquelles mettre en place des actions concrètes et lancer des projets de télémédecine pour faciliter l’accès aux soins », explique Laurent Dal Mas, directeur de la qualité, de la performance et de l’innovation. Ainsi, depuis deux ans, l’ARS Grand-Est a créé, en partenariat avec l’Assurance maladie, le premier guichet intégré télémédecine territorialisé. Objectifs : simplifier l’accès aux projets de télémédecine, préciser les aides à l’investissement, répertorier les professionnels et les établissements pratiquant la télémédecine ainsi que les solutions disponibles, former les professionnels… Du 1er janvier au 31 octobre 2019, la région a recensé 13 000 actes de télémédecine facturés à l’Assurance maladie (dont 6 900 téléconsultations), plus de 600 médecins et 30 établissements impliqués, plus de 10 plateformes de télésurveillance et 300 structures requérantes équipées. « Et 50 % des médecins traitants nouveaux arrivants sont disposés à mettre en place des prises en charge à distance », se réjouit Laurent Dal Mas.